J’ai écrit ce poème en 1978 alors que j’essayais de sauver des boat people en mer de Chine:
Ne dites pas que je pars demain-
Car je continue d’arriver aujourd’hui.
Regardez bien: J’arrive à chaque seconde
Pour être un bourgeon sur la branche au printemps,
Un petit oiseau, aux ailes encore fragiles.
Qui apprend à chanter dans un nouveau nid
Une chenille au coeur d’une fleur
Un joyau qui se cache dans la pierre.
J’arrive encore, pour rire et pleurer
Craindre et espérer.
Le rythme de mon coeur est la naissance et la mort
De tout ce qui vit.
Je suis l’éphémère qui se métamorphose
A la surface de la rivière.
Et je suis l’oiseau
Qui decend en piqué pour gober l’éphémère.
Je suis la grenouille nageant gaiement
Dans l’eau claire d’un étang.
Et je suis la couleuvre
Qui s’approche en silence
Pour se nourrir de la grenouille.
Je suis l’enfant ougandais, la peau sur les os,
Les jambes aussi fines que des tiges de bambou.
Et je suis le marchand d’armes
Qui vend ses engins de mort à l’Ouganda.
Je suis la fillette de douze ans,
Réfugiée sur une frêle embarcation
Qui se jette à la mer
Après avoir été violée par un pirate.
Et je suis ce pirate,
Mon coeur encore incapable
De voir et d’aimer.
Je suis un membre du bureau politique
Et j’ai le pouvoir entre les mains,
Et je suis l’homme qui doit payer
Sa <<dette de sang>> à son peuple
Se mourant lentement dans un camp de travaux forcés.
Ma joie est comme le printemps
Elle épanouit les fleurs, tout autour de la Terre.
Ma peine, une rivière de larmes,
Si vaste qu’elle emplit les quatre océans.
Oh, appelez-moi par mes vrais noms
Pour que j’entende à la fois mes rires et mes pleurs
Pour que ma joie et ma peine ne fassent plus qu’une.
Oh, appelez-moi par mes vrais noms,
Afin que je m’éveille
Que la porte de mon coeur
S’ouvre à jamais.
cela a du être une grande emotion et un souvenir encore dans ta tête,
ton poeme est beau, et lorsque j’en connais la raison je le trouve mille plus beau encore
Le poème n’est pas de moi 🙂 c’est Thich Nhat Hahn qui a écrit ce poème…